a step in paradise.

Debout devant la fenêtre de ma chambre, je regarde le soleil s'élever dans le ciel au fur et à mesure que les minutes avancent. Ses rayons éclairent les terres de Galadhorn, qui sort petit à petit du sommeil. L'idée que toute cette beauté que représente le royaume puisse être en danger me traverse l'esprit. La guerre. Un frisson me parcourt. Je remonte mes mains sur mes bras nus. Un frisson d'angoisse. Il ne fait pas froid à Galadhorn. Je ressens l'envie de sortir, de bouger, de penser à autre chose. De ne pas penser à ces rumeurs qui circulent. Je détourne la tête de la fenêtre et mon regard se pose sur ma robe en soie. Sa couleur vermillon a l'effet de me rassurer. Ce ne sont que des rumeurs. J'efface les quelques plis d'un geste doux et tourne les talons pour me diriger vers ma porte. Il est encore tôt, beaucoup de monde dort encore. Y compris mes parents. Je m'avance sur la pointe des pieds pour ne pas faire trop de bruit. Je ne croise que quelques serviteurs qui s'activent à préparer le palais pour son réveil. Je me dirige vers les écuries, où je retrouve Vitalis dans son box habituel. Je passe ma main le long de son dos, sa robe blanche étincelante sous mes doigts. Je la prépare pour accueillir un cavalier, en faisant attention à ne pas faire trop de bruit, ce qui risquerait d'effrayer les autres chevaux. Une fois mon travail terminé, je la prends par le licol pour l'emmener à l'extérieur. Elle me suit sans broncher, elle est habituée. Une fois à l'extérieur des écuries, je monte sur la selle et fait avancer Vitalis vers l'extérieur du domaine royal.

J'arrive vers les plaines au galop, le sourire aux lèvres. J'aime la vitesse. Sentir le vent glisser sur son visage et s'engouffrer ensuite dans mes cheveux. Je me sens comme dans un autre monde, à l'écart de la dure réalité. Je fais ralentir Vitalis alors que j'approche de l'un des rares arbres parmi les fleurs de multiples couleurs. Je descends prudemment et rapproche ma monture de l'arbre, auquel je l'attache avec le plus grand des soins. Je ne voudrais pas qui lui arrive malheur. Une fois assurée que tout était en ordre, je passe ma main dans sa crinière brune, comme pour lui dire que je ne resterais pas très longtemps à l'écart. Je relève par la suite le bas de ma robe afin de pouvoir courir dans cette étendue colorée. Je fais attention à ne pas faire de mal à la beauté des fleurs qui m'entourent, tout en continuant ma course. Cet endroit est magnifique. Galadhorn n'a pas à rougir en ce qui concerne la beauté. Je me laisse tomber sur le dos, humant l'odeur agréable que dégage les lieux. Le ciel est d'un bleu magnifique, sans aucun nuage. Je suis au paradis.