La main du roi & la mercenaire

The king's hand what serendipity


Voilà quelques semaines que Sarathiel s'est installée aux alentours de la capitale, comme toujours lorsqu'elle compte passer quelque temps proche d'une ville, elle a parcouru les rues, écouter les médisances, ainsi que les rumeurs, minutieusement étudié tous les recoins d'ombres où se cacher, les toits à escalader pour fuir, l'organisation minutieuse des gardes pour les éviter. Tout ceci prenait bien moins de temps lorsqu'elle était en compagnie de ses frères d'armes, plus seule que jamais, la jeune femme doit faire preuve de plus de prudence et ne rien laisser au hasard. Après seulement elle s'autorise à pénétrer les tavernes où la débauche et l'alcool coulent à flot, elle ne s'y rend pas seulement pour se désaltérer avec une bonne pinte de bière. Ici personne ne la connait, elle n'est qu'une vagabonde et comme partout ailleurs elle doit se débarrasser de la vermine concurrente et faire ses preuves.

Tous les regards se tournent vers elle à son entrée, une femme vêtue en habit d'homme, et non en habit ou aussi nue qu'une prostituée, ne passe jamais pour anodin. Lorsqu'elle était encore en apprentissage auprès de Rus et Lachlan ils la faisaient passer pour leur pute attitré, comédie qu'elle jouait fort bien pour avoir grandie dans un bordel, après cette vermine était devenu le meilleur terrain d'entrainement pour la jeune fille jusqu'à ce que sa réputation ne soit plus à refaire dans l'état de Gwelnaur. Depuis qu'elle voyage seule, les choses sont différentes, aucun de ses frères n'est là pour assurer ses arrières. Sarathiel est devenue une femme sans appuie qui doit s'affirmer dans ce monde régit par les gueux des bas quartiers, pour cela elle se rend directement sur leur domaine favoris, allant au-delà de la provocation. Sans adresser un regard à ses observateurs, le visage méprisant, elle se dirige directement vers le comptoir du tavernier, ce dernier est méfiant et attend qu'elle ait déposé sa pièce de bronze pour lui servir sa pinte de bière. De par ses habits et son argent elle démontre ainsi qu'elle n'est pas fille de rien, mais qu'elle joue dans la même catégorie qu'eux.

« T'es qui toi ? » Les mots sont aussi lourds que la poigne qui vient s'abattre sur son épaule, elle en cracherait presque la gorgée de bière qu'elle vient langoureusement de prendre consciente des regards sur elle. La poigne ne la lâche pas tandis qu'il s'accoude au comptoir, lui laissant ainsi l'occasion de voir son visage. Sarathiel avale calmement sa gorgée avant de répondre. « Eh bien, la nature ne gâte pas tout le monde. » Depuis le temps elle ne s'étonne plus de la facilité déconcertante qu'ont les hommes à s'emporter pour quelques mots qui touchent à leur physique ou leur virilité. Sa poigne se fait plus insistante et après quelques mots provocants échangés c'est toute la taverne qui s'enflamme de leurs encouragements envers son interlocuteur. Mais ils ne passent à l'action que lorsque Sarathiel dégaine sa dague pour frapper d'un coup précis dans la paume de son adversaire, ce dernier hurle comme une truie et tente de lui retourner une volée de sa main libre, la jeune femme esquive aisément le coup et se retrouve encerclé par les hommes de la taverne. Ils la sous-estime déjà en la voyant comme une femme et utilisent leurs forces brut pour tenter de l'arrêter, ce contre quoi elle oppose son agilité et son intelligence pour parer ou feinter leurs coups, bien qu'elle en reçoit quelques-uns assez puissant et douloureux pour couper le souffle, il lui en faut bien plus pour se plier à une bande d'hommes ivres.

BY .TITANIUMWAY

La main du roi & la mercenaire

The king's hand what serendipity


Les altercations entre hommes du petit peuple n'ont rien d'aussi spectaculaire qu'un champ de bataille parait-il, du moins est-ce là ce que leurs ont comptés les plus vieux de leur contrée lorsqu'elle était encore en compagnie de ses frères d'armes à Gwelnaur. Le petit peuple utilise la force brute au lieu de leur tête, face à une femme aucun ne songe à utiliser une stratégie et encore moins à la voir comme une digne adversaire. Non, tout ce qu'ils souhaitent c'est la faire plier et asseoir ainsi leur supériorité toute masculine, sans doute songent-ils à se la partager une fois terminé, le genre de comportement qui met la jeune femme en rage, cependant contrairement à eux elle garde l'esprit clair, cela aurait peut-être été différent s'ils l'avaient laissé boire sa pinte de bière, qui sera finalement utilisé contre le crâne d'un brigand qui tente de la prendre à revers. Aussitôt la poterie, encore pleine, brisée, elle récupère sa dague planter dans la chair et le bois du comptoir, d'une traction sur le bras du poignarder elle se glisse derrière lui et feinte ainsi un coup de poing qui n'entache pas plus la laideur de celui qui le reçoit à sa place.

La mercenaire a consciemment choisi de venir à une heure avancée de la nuit, ainsi la plupart des hommes sont déjà repartis en charmante compagnie des prostituées et puisqu'elle se retrouve seule, elle voyait là une sage décision en minimisant leur présence, hors elle n'avait pas prévus qu'il resterait autant de bandits. Il était trop tard pour se raviser lorsqu'elle était entrée dans la taverne et constater ce fait. Sara n'est pas la plus grande, mais sa taille ne constitue pas une faiblesse bien au contraire c'est ainsi qu'elle peut se faufiler un peu partout. Elle n'est clairement pas dotée d'une force physique égal à celle d'un homme, mais elle possède assez d'agilité pour être plus vive qu'eux. Mais face à une quinzaine d'ivrognes prêt à tout sans concession pour lui mettre la main dessus elle est bien consciente de ne pas être en position de force. Ce n'est pas pour autant qu'elle s'avoue vaincue, Sara possède une force de volonté exponentielle depuis que son frère est détenu en otage, elle trouve sa détermination dans la volonté de le retrouver, de le libérer et rien ne pourra se mettre en travers de son chemin.

Un coup de poing particulièrement violent dans l'estomac lui coupe le souffle, de quoi lui faire plier les genoux, pour mieux tirer sur la première paire de jambe qui lui tombe sous les mains et envoyer valser un adversaire au sol. Un effet domino en envoie d'autres à ses côtés au sol, Sara en profite pour prendre une inspiration et trancher d'un coup net la première gorge qui se trouve le plus près. Par ordre de sa Majesté le Roi, je vous ordonne de vous arrêter.Le coeur de la mercenaire fait un bon, avant de constater qu'il ne s'agit que d'un paysan qui vient de prendre la parole par-dessus la cohue. Contrairement à eux, elle ne ricane pas lorsqu'ils constatent tous la même chose et profite que l'attention soit portée ailleurs pour déculotter deux hommes. Cependant, enorgueillis d'avoir mis cinq gars au tapis elle grimpe sur deux corps et brandis sa dague empourprés de sang vers qui veut la tâter. « C'est tout ce que vous avez les filles ? » Sans aucun doute pousse-t-elle le vice un peu loin, il reste une bonne dizaine d'hommes prêts à lui démontrer leur virilité, mais c'est plus fort qu'elle, l'adrénaline coule en elle comme de la liqueur, réchauffe son corps et lui donne des envies de jouer au chat et à la souris. D'autres nommeraient cela un acte suicidaire. Des deux corps elle monte avec souplesse vers un tabouret, puis sur le comptoir non sans distribuer quelques coups de pied et récolter quelques égratignures à cause de leurs lames brandies, elle court à l'opposer et bondis au sol. La taverne n'est pas bien grande, comme tous veulent leur part du gâteau ils se retournent comme un seul homme et se rentre lamentablement dedans. De véritable guerriers seraient restés concentré sur la mercenaire, ceux-là se contente de se cogner dessus pour l'avoir les premiers. Sarathiel accourt aussitôt vers l'intervenant parlant au nom du roi, voilà une bonne occasion d'allier nécessité et amusement, après tout son but premier est de foutre le bordel partout où elle va. « Mon frère, voit comme ils se moquent de toi, ils méritent une de tes incorrigibles leçons dont tu as le secret. » Elle parle suffisamment fort pour se faire entendre des hommes armés de la taverne, aucun ne verront le manque flagrant de ressemblance physique entre eux, avec un sourire languide en s’essuyant la lèvre fendue et ensanglanté, elle jette un coup d'oeil à celui qui prétend parler au nom du roi et le laisse se démener avec les hommes enragés. Puisqu'il a voulu intervenir, Sarathiel se fait un plaisir de l'impliquer plus en avant. En habit de paysan, certes armé elle ne se fait pas d'illusion, persuadé qu'il mourra sous la lame acéré de l'un de ses ivrognes.

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