ssise sur un bout de rocher en pente tu observe les vagues faire leurs allers et retours sur le rivage, l’écume blanche valsant avec le bleu de l’océan avant de venir percuter les falaises. Le vent souffle fort et pourtant pas un seul frisson ne te parcours l’échine, tu aime l’océan, tu l’a toujours aimé. Il t’apaise et te repose, t’apporte sa clairvoyance quand personne d’autre ne peut t’aider. Ton sang de pirate répond à l’appel des eaux profondes et ton esprit nage déjà a travers le corail. L’empire Thoron est loin d’être le territoire d’Elenath que tu préfère pourtant des trésors naturels s’y cachent tu dois bien le reconnaître. Cette crique fait parti des endroits que tu affectionne, isolée et peu facile d’accès tu sais que personne ne viendra t’importuner ici, pas même ton frère. Tu n’as jamais été de nature très sociable, alors que Finnick se lie facilement avec les gens tu es bien loin de sympathiser aussi rapidement, au contraire tu as plutôt tendance à te faire des ennemis partout où tu passe. Ce que beaucoup nomment solitude toi tu préfère apparenter cela à de la tranquillité et tu aime avoir la tienne. Les gens ont tord de croire que la joie de vivre tient principalement aux rapports humains, ils se trompent. Il y en a dans tout ce qui vous entoure, tu en trouve dans chaque détail, chaque petite chose de la vie quotidienne. Pour percevoir ces choses là, il suffit de changer de point de vue. Ce que tu fais régulièrement. Cette crique en fait partie, tu t’y sens à l’aise contrairement aux grandes villes comme Calendyr où il y a toujours foule. Toi qui n’a pas de véritable demeure, pas de chez toi, tu es nomade, sans cesse en mouvement. Ton seul port d’attache est finalement l’horizon par delà l’océan.
D’un seul coup tu te relève, te hissant sur tes pieds tu t’atèle à retirer tes habits un par un, laissant tes effets personnels sur le sable chaud tu rejoins d’un pas pressé les vagues et plonge à travers elles. L’eau est froide, bien plus que tu ne l’aurais cru mais cela ne t’arrête pas pour autant, la spontanéité est ton maître mot, certains disent de toi que tu es impulsive, au fond c’est du pareil au même. Sous l’éclat du soleil tu fais quelques brasses, te laissant porter par le courant. Une quinzaine de minutes plus tard tu te décide enfin à émerger radieuse et regagner la plage. Tu tremble quelque peu le vent te mordant le visage, tu attrape rapidement ta chemise de coton et la glisse sur ta peau glacée. Le tissu imbibe vite l’eau salé et tu pressens que tu vas rester trempée quelques heures avant d’être entièrement sèche. D’un geste précis tu capture ta longue chevelure brune et l’essor sur les grains dorés mais au moment où tu t’apprête à récupérer le reste de tes vêtements tu entends un bruissement suspect derrière toi. Sur tes gardes tu fais volte-face l’épée à la main pour finalement te retrouver devant une gigantesque tortue de mer. Soulagée tu soupires, un léger rictus se dessinant sur ton visage tu jettes ton épée à terre te rapprochant de l’animal. Le dos de ta main vient caresser sa carapace « Alors ma belle on regagne l’océan ? » Dis-tu dans un murmure, une tristesse non dissimulée se mêlant à ta voix « Oui…Moi aussi parfois j’aimerais faire pareil. » Tu la laisse s’éloigner songeuse tandis que tu reprends ta tentative pour te revêtir cependant un nouveau bruit se fait entendre Et bien alors tu n’as toujours pas fini de pondre tes œufs… » De nouveau tu te détournes de tes effets amusée, décidément cette tortue aime le coin tout autant que toi. A ta plus grande surprise ce n’est pourtant pas elle que tu découvres mais un homme armé qui se tient devant toi. Il ne te faut que quelques secondes pour le reconnaître et c’est avec précipitation que tu te jette sur ton arbalète. Paniquée tu le tiens en joue et prends garde de rester à distance, ton épée et tes vêtements toujours à tes pieds tu ne le quitte pas des yeux. Cet homme n’est autre que celui qui te pourchasse depuis voilà plusieurs mois. A votre première rencontre il était tombé dans un piège qui ne lui était pas destiné et s’était finalement retrouvé attaché à un arbre pendant que tu prenais la fuite. A présent il s’est mis en tête de te pourrir l’existence en se mêlant de toutes tes petites magouilles et quand il ne te prend pas en cible il les fait échouer. Tu ne sais comment il t’a trouvé ici, il se peut que ce soit pur hasard mais il faut croire que la malchance te poursuit ces derniers temps. Les seigneurs Thorons ont le chic pour tomber sur toi aux moments les moins opportuns. « Seigneur Thoron… » Déclares-tu avec réserve « On ne vous a jamais dis qu’on ne surprenait pas ainsi les dames » Tu n’es pas vraiment une dame, bien loin d’être une lady et il le sait pertinemment tu ne fais que te moquer comme à ton habitude, ton sourire a pourtant disparu car tu n’es pas dans la position la plus agréable qui soit. Tu ne vois là aucune échappatoire possible, à moins que tu ne décide de te sauver à la nage mais cela n’est pas réellement envisageable. Quant à partir en courant comme à ton habitude là encore cela risque d’être compliqué, il te rattraperait bien assez vite. Il ne te reste qu’une possibilité faire diversion en tentant de gagner du temps « Décidément nous sommes amenés à tomber l’un sur l’autre ces temps-ci… » C’est peu de le dire en effet et tu te demande encore si tu t’en réjouie où si au contraire cela t’agace. Étrangement il y a un peu des deux.
Sujet: Re: Catch me if you can 々 AHMIR Sam 7 Sep - 13:15
catch me if you can
« Ahmir, une personne pour toi. » Le chevalier leva la tête de son livre sur les stratégies maritimes. Thoron n’était pas au point de vouloir s’agrandir au-delà de la mer mais il était toujours intéressant de se préparer en prévision d’une quelconque guerre. Il questionna du regard son frère d’arme, attendant des précisions sur cette personne. En toute réponse, il eut le droit à un sourire moqueur. Ahmir sut immédiatement de quoi il s’agissait. Il n’y avait pas des dizaines de raisons qui provoquaient l’amusement de ses camarades. Il ne pouvait s’agir que de sa voleuse. Oui, sa voleuse. Il en faisait un cas personnel et aucun autre chevalier ne souhaitait se mettre sur son chemin. Il referma l’ouvrage d’un claquement et se leva. Sa chasse à la voleuse était connue par presque tous les habitants de Calendyr. S’ils étaient victimes d’un de ses vols, ils venaient immédiatement voir Ahmir. Le chevalier passait pour un idiot à ne pas réussir à l’attraper et la mettre en prison. Elle parvenait à lui filer entre les doigts à chaque fois. Hécate était tel un savon humide. On essayait pertinemment de l’attraper mais il glissait à chaque fois, glissant un peu plus loin. Il quitta la bibliothèque et dévala les escaliers sur les pas de l’autre chevalier. Un jour, il mettra la main sur cette fichue voleuse et il fera taire les moqueries de ses frères d’arme. Jusqu’à Hécate, Ahmir avait bénéficié d’une bonne réputation. Maintenant, ce n’était plus le cas. Dans la cour du château, il découvrit un homme vêtu de riches vêtements. Il n’y avait rien d’étonnant à cela.
Hécate ne s’en prenait qu’aux plus riches. Ils étaient bien plus intéressants que les manants. Ahmir poussa un soupir en voyant l’air désespéré de l’homme. S’il avait fait davantage attention à ses richesses, il aurait pu éviter ce vol. « Messire, contez-moi votre mésaventure. » « Je suis marchand de bijoux. Mes produits se vendent dans toutes les villes aux plus riches familles. Il y a de cela un jour, une dame s’est intéressée à mes créations. Elle gagna ma confiance avant de me les a subtiliser dès que j’ai eu le dos tourné. » Encore moins surprenant. Ahmir reconnaissait l’attrait de la jeune voleuse pour les objets de valeur. Il n’avait pas besoin d’une description de la dame en question pour savoir qu’il s’agissait d’Hécate. « Savez-vous de quel côté est-elle partie ? » Le marchand secoua la tête. Il avait été préoccupé par ses bijoux plutôt que par la fuite de la voleuse. Ce qui était bien dommage. Ahmir se tourna vers son frère d’arme. Recenser les vols ne lui était pas utile. Ce dont il avait besoin, c’était de savoir où elle était allée. « On l’a vue partir vers le sud. Au niveau des criques rocheuses. » Bien. Voilà qui était mieux. Ahmir prit la direction des écuries où il grimpa sur son cheval sans plus attendre. Les criques étaient à deux jours de cheval. Et Hécate avait déjà un jour d’avance sur lui.
Il ne s’arrêta que le temps de quelques heures à Ceollyn. Il mangea, but et se renseigna sur la voleuse. Partout où elle allait, elle laissait une trace derrière elle. Quelqu’un avait forcément dû la voir. Ahmir ne fut pas déçu. On lui confirma qu’elle avait pris la route du sud. C’était donc aux criques qu’il la trouverait. Il était bien décidé à mettre la main sur elle et lorsque cela sera fait, il lui faudrait la mener jusqu’à Calendyr. Elle aurait deux jours pour tenter de s’échapper. Ce ne serait pas facile. Après une courte nuit de repos, Ahmir retrouva son cheval et la route terreuse des voyageurs. Lorsqu'il fut en approche des criques, il abandonna son cheval. Il ne voulait pas se faire trahir par le bruit des sabots ou les hennissements du cheval. Hécate prendrait la fuite aussitôt. Il termina donc le reste du chemin à pieds, s’avançant avec discrétion, l’épée au poing. Ahmir arriva enfin au bord de la crique. Au loin, il vit Hécate sortir de la mer, telle une créature aquatique. Il se planqua derrière un arbre, se laissant le temps de respirer. Elle devait être inconsciente de se baigner dans une mer aussi froide. Elle aurait pu mourir gelée. Lorsqu’il jeta un coup d’œil derrière le tronc, Hécate s’était rhabillée, laissant sa chemise imbibée l’eau salée sur sa peau. Cependant, il n’était pas là pour s’appesantir sur la silhouette parfaite de la jeune voleuse. Il profita qu’elle se tournait vers une tortue de mer pour s’avancer le plus silencieusement possible.
Sa présence fut trahie par un coquillage qui craqua sous son pied. Ahmir s’arrêta là, arme en avant. Il ne faisait aucun doute qu'elle l'avait entendu. « Et bien alors tu n’as toujours pas fini de pondre tes œufs… » s’adressa-t-elle à la tortue. La jeune femme pivota sur place pour découvrir le chevalier plutôt que la tortue. Ses réflexes de voleuse la firent sauter sur son arbalète. C’était de la triche si elle se servait de flèches. Cependant, il n’était pas impressionné. Il avait déjà évité ses tirs, quelques-unes de plus ne l’impressionnaient pas. Elle était une voleuse et les voleurs n’avaient pas d’état d’âme. Il devait se le rappeler. « Seigneur Thoron… » Il sentait la méfiance dans ces quelques mots. Elle avait de quoi. Ce petit jeu se terminera bien un jour, n’est-ce pas ? Peut-être que ce jour était arrivé. Avec un sourire sans joie, Ahmir lui répondit. « Dame Hécate. Quel plaisir de vous revoir. » Leur relation était faite de provocations, d’invitations à la poursuite. Ils se cherchaient et tombaient l’un sur l’autre à chaque fois. Mais cette fois-ci était différente. Elle n’avait aucune échappatoire. Pas de corde sous la main, pas de cheval. Juste des flèches. A moins qu’elle tente une fuite à dos de tortue de mer. Il ne serait pas étonnant que les pirates apprennent ça dès le plus jeune âge, tiens. Elle n’avait pas d’issue. Ce constat avait un goût de victoire et d’amertume. Dans cette chasse, ce qui était excitant était de devoir courir après elle. Si c’était trop facile, où était le plaisir ? Pire, il se sentait presque coupable d’avoir mis la main sur elle. Que Dellyn, déesse de la guerre, l’aide à trouver la force d’arrêter cette voleuse.
« On ne vous a jamais dis qu’on ne surprenait pas ainsi les dames. » Ahmir leva un sourcil. Vraiment. Elle jouait la carte de la dame outrée alors qu’ils savaient tous les deux qu’elle détestait être considérée comme telle. Elle ne cherchait qu’à l’attendrir en prenant des grands airs ou à gagner du temps. « Peut-être aurais-je dû vous envoyer une missive afin de vous prévenir de mon arrivée ? » Personne ne bougeait, attendant que l’autre fasse le premier pas. Ahmir se devait de rester à distance. Une flèche se décochait rapidement et ne nécessitait pas de proximité. Dans le fond, Hécate avait l’avantage mais il n’allait pas l’avouer. Il était bien décidé à lui arracher son arbalète et à la ramener à la capitale ligotée de la tête aux pieds. « Décidément nous sommes amenés à tomber l’un sur l’autre ces temps-ci… » « Il faut croire que vous laissez des traces derrière vous. Seriez-vous devenue une mauvaise voleuse ? » Il n’y avait rien de mieux pour l’embêter que de s’en prendre à ses compétences de voleuse. Il avait entendu parler d’elle. Hécate, la voleuse, pirate et mercenaire. Elle avait un tableau de chasse impressionnant. Faire des erreurs ne lui ressemblait pas. « Je peux tenir votre arbalète pendant que vous vous rhabillez, si vous le souhaitez. » Il fit un mouvement de l’épée en direction des tissus en question, sachant très bien qu’il pouvait y avoir une arme dangereuse en-dessous. Plutôt il connaitra son existence, mieux il pourra improviser. Et si en plus, il peut avoir l’arc entre ses mains, il pouvait maîtriser la situation.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
◭ Anthéia H. L. Cocciante
Tant que vous êtes en vie il n'est jamais trop tard. Il faut tout oser, toujours.
▽ parchemins. : 92 Localisation : En train de te faire les poches
présent tu te sens presque ridicule d’avoir pu croire que c’était une tortue et de t’être baignée en toute quiétude, après tout il faut toujours rester sur ses gardes et toi plus que quiconque. Un sourire en coin pourtant ne quitte pas ton visage, tu te demandes pourquoi les hommes de cette famille sont obsédés par le fait de t’arrêter ou peut être est-ce toi qui t’efforces de toujours les duper avant de leur fausser compagnie. Quoi qu’il en soit le jeu est bien plus amusant lorsque tu as l’avantage ce qui ces derniers temps t’échappe étrangement, seulement tu n’es pas la seule à être déçue de cette situation, tu te trompes peut être mais le seigneur Thoron serait presque inquiet pour toi à voir sa mine renfrognée. « Peut être aurais-je dû vous envoyer une missive pour vous prévenir de mon arrivée ? » A ses mots un léger rire t’échappe, rire franc et cependant légèrement amère, voilà une chose que tu as toujours reconnu à cet homme, il fait preuve d’un incroyable sens de l’humour et cela dans n’importe quelle situation « En effet cela aurait été plus courtois. J’aurais revêtit une tenue plus décente, il n’est pas convenable de se présenter ainsi devant le cousin du roi. » Comme si cela avait une quelconque importance à tes yeux, cela dit il n’est pas le seul à avoir bien fait ses devoirs si lorsqu’il t’a rencontré il a tout fait pour te retrouver et remonter ta piste à maintes reprises, tu t’es aussi arrangée pour connaître l’identité de ton poursuivant. Sir Ahmir Thoron, chevalier d’honneur et cousin du souverain. Il faut croire que tu as le chic pour te faire des ennemis puissants bien que ces derniers temps tu te questionnes réellement sur sa personne, de quel côté est-il ? Parfois cela dépendrait presque des moments.
Tandis que tu lui fais remarquer la fréquence de vos rencontres tu scrutes toujours les alentours à la recherche d’une échappatoire, ses moqueries sur tes compétences de voleuses attirent néanmoins de nouveau ton attention et tu lui réponds du tac au tac « Ou est-ce plutôt vous qui êtes devenu un meilleur chasseur… » Un silence lourd de sens s’installe entre vous, toujours amusée tu le scrutes avec insistance, détailles ses expressions dans l’espoir ni déceler ses secrets. Oui…Chasseur. Tu n’as pas utilisé le mot chevalier ou même garde royal mais « chasseur » car au fond c’est ce qu’il est, lui et toi ne faîtes pas un travail si éloigné. La seule différence est qu’il remet ses proies à la justice et toi à tes clients mais un traqueur est un traqueur. De plus vous savez l’un comme l’autre que tu n’es point devenue une piètre voleuse ou lui un chasseur plus expérimenté, à force de jouer au jeu du chat et de la souris vous finissez simplement à connaître vos méthodes et votre mode opératoire. Il commence à te cerner et comprendre comment tu fonctionnes et rester dans la région devient donc de plus en plus dangereux pour toi. Pourtant tu t’obstines à t’attarder ici, tu ignores pourquoi mais sait que cela ne vient pas seulement des riches clients qui t’engagent. En pensant à ces derniers tu te dis que finalement ce peuple n’est pas très loyal envers lui-même, tu n’as jamais eu autant de contrats qu’à Calendyr et ses environs, les gens sont prêts à payer très cher pour l’enlèvement de leur voisin. « Vous savez seigneur Thoron si vous étiez moins occupé à courir après les étrangères vous vous rendriez compte que c’est la sécurité intérieure qui fait défaut à votre cité. » Ton sourire s’élargit quand tu constates que tu as touché un point sensible, s’il commence à te cerner toi aussi et tu sais combien le chevalier porte importance aux siens et sa contrée. Cela dit son regard semble cacher autre chose, comme s’il savait parfaitement de quel mal tu parles, à croire que l’empire est rongé de l’intérieur comme c’est intéressant.
« Je peux tenir votre arbalète pendant que vous vous rhabillez, si vous le souhaitez. » Tu arques un sourcil à cette proposition, bien que l’envie de récupérer tes vêtements soit là il est hors de question que tu baisses ta garde un seul instant, tu le vises de ton arbalète et ne comptes pas bouger d’un pouce. « C’est fort aimable à vous mais je ne me sens pas rassurée, vous comprenez à chaque fois que l’on se croise vous pointez quelque chose vers moi. » Tu jettes un bref coup d’œil à son épée avant de revenir sur sa taille, tu te doutes qu’il y cache surement un poignard et qui sait peut être d’autres armes. Tu as bien l’intention de te rhabiller tout en le gardant en joue et pour cela tu vas avoir besoin de son aide « Allons seigneur Thoron jetez cette épée à terre…Et le poignard également cela serait plus prudent. » Bien entendu il n’a pas l’air décidé à t’écouter et le contraire t’aurait étonné, s’il pense que tu n’es pas capable de lui asséner une flèche il se trompe. Une dans la cuisse ou le bras ne le tuera pas après tout et de toute manière il ignore tes intentions tu pourrais bien lui tirer en plein cœur qu’il n’aurait pas même le temps de t’effleurer de sa lame. « Ne m’obligez pas à m’en servir. Cela m’ennuierait que nos rapports s’effruitent moi qui aime tant converser avec vous » Toujours dans la provocation tu te moques comme à ton habitude, il n’empêche qu’il y a une part de vrai dans tes propos. « L’épée ! » Répètes-tu un peu plus fort d’un ton plus sec cette fois-ci, le doigt sur la gâchette prête à lui asséner une flèche au premier mouvement suspect.
Sujet: Re: Catch me if you can 々 AHMIR Jeu 12 Sep - 13:17
catch me if you can
Hécate était presque une inconnue. Certes, il connaissait ses méthodes, sa manière de procéder, toutes ses fuites. Il aurait pu en écrire des pages et des pages. Il s’était renseigné sur cette Hécate, découvrant qu’elle bénéficiait d’une sacrée réputation. Une ancienne pirate qui avait trouvé une nouvelle occupation sur terre : l’enlèvement, le vol et encore, ce n’était que ses activités connues. Si cela se trouvait, Hécate avait bien d’autres facettes encore plus noires que celles qu’il lui connaissait. Mais au-delà de cette réputation qui la suivait, Ahmir ne connaissait pas sa vraie identité. On lui avait dit qu’elle se faisait appeler Hécate. Ce n’était qu’un nom d’emprunt qui protégeait sa vraie personnalité. Il était curieux de connaître son prénom. Il imaginait quelque chose d’exotique, rappelant une île que ses parents auraient pu découvrir au cours de leur piraterie. Un prénom qui refléterait son caractère et qui impressionnait dès sa prononciation. A moins qu’il soit laid et que ce soit la raison pour laquelle, Hécate s’était trouvée un surnom. C’était tout à fait possible. Tant qu’à faire, Ahmir préférerait que la deuxième hypothèse soit la bonne. Il était plus facile de s’en prendre à un ennemi au prénom amusant qu’au prénom agréable. Il était certain qu’elle ne lui donnerait jamais son identité. Elle avait trop peur de ce qu’il pourrait en faire, méfiante comme une mère avec ses enfants. Il lui faudrait la torturer, la menacer, l’éprouver pour qu’elle lâche le morceau. Il n’était pas tout à fait sûr de vouloir essayer.
Travailler ne signifiait pas manquer d’humour. On pouvait tout à fait faire les deux et effectuer un travail des plus exemplaires. Avec Hécate, le chevalier se permettait cette familiarité. Ils se cherchaient depuis suffisamment de temps pour qu’il se le permette. Cependant, dans ce cas précis, l’humour ne rimait pas avec efficacité. Elle lui filait sans cesse entre les doigts, même lorsqu’il pensait l’avoir pour de bon. Elle mettait ses nerfs à rude épreuve. Toutes ces défaites ne faisaient qu’endurcir la détermination d’Ahmir. Un jour, il aurait la joie de la voir à travers les barrières d’une prison et ce jour-là serait le plus beau de sa vie. Il marquerait d’une pierre blanche. Il emmènerait même Jon dans sa taverne préférée pour une nuit de beuverie. « En effet cela aurait été plus courtois. J’aurais revêtit une tenue plus décente, il n’est pas convenable de se présenter ainsi devant le cousin du roi. » Hécate faisait, elle aussi, preuve d’humour. Un léger sourire apparut sur le visage de l’homme. Elle se fichait de ce que l’on pouvait penser d’elle et de ses tenues. Elle était une femme indépendante, forte de caractère. Alors si un jour Ahmir l’invitait à la cour, il n’était pas certain qu’elle change quoi que ce soit à sa manière d’être. « Ou est-ce plutôt vous qui êtes devenu un meilleur chasseur… » Ahmir arqua un sourcil. Tiens donc. Que venait-il d’entendre ? Un compliment ? C’était inimaginable venant d’Hécate. C’était le premier qu’elle lui faisait. Il devrait peut-être se jeter à terre et remercier tous les dieux d’Elenath pour ce joli cadeau.
Sauf qu’il ne voulait pas se réjouir trop rapidement. Un compliment cachait souvent quelque chose, surtout de la part de cette voleuse. Et le qualifier de chasseur… Il ne voyait pas son métier ainsi et se sentait presque vexé. Il n’était pas un chasseur tuant du gibier à tout va. Son statut de chevalier était sa fierté. Il avait passé des années à se former et à apprendre des autres. Son métier lui permettait de vivre et de s’épanouir. Il raffermit sa main autour de son épée. Elle cherchait à le provoquer. Comme toujours. Il n’entrerait pas dans son jeu. « Vous savez seigneur Thoron si vous étiez moins occupé à courir après les étrangères vous vous rendriez compte que c’est la sécurité intérieure qui fait défaut à votre cité. » Ainsi, Hécate se disait aussi spécialiste diplomatique. Elle n’était pas à Calendyr depuis longtemps mais elle avait déjà perçu les problèmes du royaume. Cela voulait dire que rien n’avait échappé au peuple. La population serait bientôt rassurée. Hécate s’en apercevrait. Si seulement elle savait ce qu’il s’apprêtait à faire avec l’aide de son cousin. Ahmir se rendit compte qu’il avait dû réagir quand il vit la jeune femme sourire. Il reprit un masque neutre afin de cacher ses pensées. « Je vous remercie pour vos conseils, ma Dame. Je ne manquerais pas de vous consulter en cas de doute. » Le chevalier se secoua. Ils n’étaient pas présents l’un en face de l’autre afin de discuter de politique. Il proposa à son adversaire de se rhabiller pendant qu’il lui tenait l’arbalète. Cependant, la proposition ne parut pas séduire la jeune femme. Ahmir n’en attendait pas moins d’elle.
« C’est fort aimable à vous mais je ne me sens pas rassurée, vous comprenez à chaque fois que l’on se croise vous pointez quelque chose vers moi. » Il eut un sourire amusé. Elle poursuivait dans le rôle de la Dame innocente et jouait ce rôle à la perfection. Il ne fallait pas être intelligent pour se douter que c’était grâce à ses talents de comédienne qu’elle parvenait à ses fins. « Votre méfiance m’offense, Dame Hécate. » Lui aussi était capable de jouer le chevalier innocent, elle n’était pas la seule à avoir des talents cachés. Il sentit tout de même son regard imaginer quelles armes se dissimulaient derrière ses vêtements. Hécate le connaissait et se doutait probablement que tout et n’importe pouvaient être cachés. « Allons seigneur Thoron jetez cette épée à terre…Et le poignard également cela serait plus prudent. » Ahmir ne bougea pas d’un millimètre. Il n’était pas question que sa conduite soit dictée par une voleuse. Il n’était pas en position de négocier mais il était assez méfiant afin de ne pas lui obéir. Il lui faisait confiance pour ne pas le blesser. Elle n’oserait pas. Un certain lien s’était forgé entre eux. Un lien qui limitait les risques, pensait Ahmir. Il la sonda du regard. Elle n’oserait quand même pas ? « Ne m’obligez pas à m’en servir. Cela m’ennuierait que nos rapports s’effritent moi qui aime tant converser avec vous. » Cette nouvelle requête fit chou blanc. Ahmir ne comptait pas poser son épée. Cela aurait été trop dangereux. Bien que la trouvant parfois sympathique, Hécate restait dangereuse. Tant qu’elle garderait son arbalète à la main, il ne lâcherait pas son épée. Simple équilibre des forces.
« L’épée ! » Il sentit le vent tourner. Hécate ne s’exprimait plus sur le ton de la discussion. Sa patience était arrivée à bout. Il prit une inspiration, prenant encore quelques secondes de réflexion. Elle n’était focalisée que sur son épée pour l’instant. Elle en oublierait le poignard caché dans sa botte. Pendant qu’elle tournerait son attention vers ses habits, Ahmir pourrait tenter de lui dérober l’arc et le retourner contre elle. « Très bien. » Il abaissa l’épée et la posa délicatement sur le sol. Il se redressa de toute sa hauteur. Il se sentait comme nu maintenant qu’il ne tenait plus son arme. Il aurait tout le mal du monde à écarter une flèche si elle lui tirait dessus. Il ne pourrait que sauter d’un côté ou d’un autre. « Voilà. Faites-en autant avec votre arbalète. Je n’aimerais pas prendre une flèche par inadvertance. » Un accident était si vite arrivé et surtout, cela lui éviterait d’avoir une pointe mortelle vissée sur lui. Il serait plus à l’aise. Il ne quitta pas Hécate des yeux. Il la connaissait. Elle pouvait tirer et assurer qu’elle n’y était pour rien. Puis s’enfuir en volant son cheval. Du Hécate tout craché. Quand Ahmir la voyait là, il avait du mal à imaginer qu’elle avait été une fillette innocente à une époque de sa vie. Son innocence s’était volatilisée dès lors qu’elle s’était jointe à ses parents pour perpétrer des vols et des meurtres partout où leur bateau accostait.
Il paraitrait qu’elle avait également un frère. Ahmir n’osait même pas imaginer à quoi cet homme pouvait bien occuper ses journées. Vol, séduction, enlèvement, les mêmes passe-temps que sa sœur. Il n’avait encore jamais eu affaire à lui. Ca ne saurait tarder. « Je vous prie de poser votre arbalète, ma Dame. Elle ne vous sera d’aucune utilité pour vous vêtir. » Il regrettait de ne pas avoir pris son armure. Prendre quelques minutes de plus n’aurait pas changé la situation. Hécate serait toujours là, à discuter avec une tortue de mer, seul être vivant qui semblait vouloir lui parler et lui montrer une quelconque attention. Elle ne serait pas partie. La prochaine fois, il agirait avec plus de réflexion. Une armure était une excellente protection contre les flèches, à condition que l’arbalétrier n’ait pas repéré ses failles.