There's a fire starting in my heart, Reaching a fever pitch and it's bringing me out the dark. Finally, I can see you crystal clear, Go ahead and sell me out and I'll lay your ship bare, See how I'll leave with every piece of you, Don't underestimate the things that I will do.
Depuis quelques jours, Satine avait pris la vilaine habitude d'ignorer les invitations de sa chère cousine Louise. Cette dernière eut d'abord cru à un problème de transmission de ses missives mais, il en était tout autrement et la demoiselle ne le comprit qu'à l'annonce de ses fiançailles avec le prince Elijah, élu du cœur de son amie adorée. Pensait-elle à une tromperie organisée par Louise ? Une supercherie diabolique dont le seul but était de lui dérober son bien aimé ? La jeune femme priait pour que ce ne soit pas le cas puisqu'elle aussi fut duper par l’appât du gain de son très cher père qui passa un marché avec le roi de Thoron, lui promettant la main de sa fille en guise de présent pour le roi déchu dont l'âge ne semblait pas ralentir. Il y a des destinées que l'on ne peut compromettre et malheureusement, Louise ne pouvait aller à l'encontre de son mariage, bien que son cœur y était, résolu à fuir cette union dans le but de retrouver l'homme qu'elle aimait réellement : Jon. Quoi qu'il en soit et qu'importe la volonté qu'elle y mettait, cela ne changeait rien et le résultat demeurait identique : Satine ne voulait plus entendre parler d'elle et préférait lâchement lui en vouloir plutôt que d'entendre les explications qu'elle avait à lui fournir. Elle était désireuse de l'ignorer ? Soit. Néanmoins, la jeune Telemnar n'était pas prête d'en rester là et décidait qu'il était grand temps de saisir le taureau par les cornes. Alors, à l'une des nombreuses promenades de la favorite du roi, Louise vint se joindre à elle et congédia ses dames de compagnies qui après tout, n'étaient qu'une bande d'hypocrites aux manières plus qu'insupportables. Une fois ces commères loin de sa vue, la demoiselle prit finalement la parole, au risque d'attiser la colère déjà bien trop présente de sa cousine. « Satine, me voilà bien contrariée par l'animosité dont tu fais preuves à mon égard. Il me semble que je mérite un peu plus de courtoisie de ta part, surtout lorsque tu fais fausse route. » Lui dit-elle d'un ton calme et bienveillant tandis qu'un fin sourire s'emparait de ses lèvres, souhaitant offrir au reste du château une image positive qui ne ferait pas l'objet d'affreuses rumeurs. « Crois-moi, j'ignorais tout de cette affaire, tout comme toi. C'est le grand courtisan, mon père, qui arrangea cette union avec le roi Barahir, sans mon entendement bien sûr. Me crois-tu méprisable au point d’embroché le cœur de ma propre cousine ? Voilà qui me blesse et me fâche. Moi qui ai toujours été là pour toi, comme tu as été là pour moi. » Reprit-elle cette fois avec plus de difficulté. La sincérité avait beau s'emparer de ses paroles, Satine semblait faire la sourde oreille, ne daignant pas prêter la moindre attention à ses dires. Face à tant d'affront, Louise n'eut pas d'autre choix que de s'arrêter pour s'emparer -avec douceur néanmoins- du bras de son amie pour l'obliger à lui faire face. « Je t'en conjure chère cousine, tu te dois de me faire confiance. Je n'aime et n'aimerais jamais Elijah, te laissant avec plaisir ce privilège. Tu n'en sais peut-être rien, comme tous les autres d'ailleurs mais, mon cœur appartient déjà à un homme dont je rêve de porter le nom mais qui m'est tout bonnement interdit. Me voilà prise au piège, tout comme toi. » Elle cherchait la moindre compassion dans le regard glaciale de celle qui autrefois semblait être sa meilleure alliée au sein la cœur et qui semblait n'être qu'une étrangère à présent. Louise haïssait son père de lui faire subir un tel supplice. L'amitié de sa cousine comptait grandement à ses yeux et la perdre lui serait sans aucun doute insupportable. D'autant plus qu'elle n'avait pas donner de raison à Satine de se comporter de la sorte, hormis celle d’obéir à son père et davantage à son roi. Voir sa tête au bout d'un piquet serait peut-être le seul moyen de ravir la favorite du roi mais, Louise souhaitait éviter d'en arriver à de tels extrêmes. Après tout, le même sang coulait dans leurs veines et s'entêter dans des enfantillages pareils était exclu au sein d'une même famille, pas vrai ? Du moins, c'est ce que souhaitait secrètement la jeune femme qui se sentait d'ores et déjà bien trop seule auprès d'un homme qu'elle n'aimait pas et envers lequel elle se voulait austère et froide dans le seul but de satisfaire son amie, sa cousine qui semblait si inquiète à l'annonce de ce mariage arrangé. Un long silence s'emparait des lieux alors que Louise mordillait machinalement sa lèvre inférieure, frustrée de voir que Satine ne semblait pas d'humeur à lui répondre. « Je t'en prie. Ne joue pas à cela. Je ne te connais que trop bien. » Ajouta-t-elle d'un ton plus las que jamais.
(j'suis à la bourre, à la bourre, à la bouuuurre. Désolée, cousine !)
Dans un soupir, Satine jeta au feu la missive qui venait de lui parvenir en la pliant dans sa main fermée avec la force et toute la violence de son désespoir. Depuis peu, la jeune femme pouvait jouir d'un esprit troublé qui rendait ses nuits amères et ses jours acides. Sa cousine, son amie, son sang venait de la trahir de la plus ignoble des manières, et elle ne pouvait décemment pas le tolérer. Pouvoir admirer et avoir l'obligation d'assister au mariage arrangé entre Louise et Elijah demeurait un trop grand cauchemar pour que Satine puisse y faire bonne figure, arborant sourires sincères et bien-être délicat. Non, l'idée même que l'homme de sa vie pouvait s'unir à cette traitresse lui donnait des nausées affreuses, et son poing se serra à nouveau lorsqu'elle imagina leur nuit de noce. Elle ne pouvait laisser faire une telle ignominie. Satine ignorait totalement les recours dont elle pourrait user, éliminant d'office l'appel au roi, qui viendrait sans le moindre doute à l'exécuter s'il comprenait la raison de ses supplications. Peut-être la jeune femme pourrait-elle tout expliquer à son oncle, mais là encore, elle prendrait un énorme risque. Et puis après tout, il s'agissait de sa fille, Louise, et sans doute la préférait-il à la jeune maîtresse royale qui en était venue là grâce à lui. Dans un grognement, Satine décida de partir en ballade, persuadée qu'un courant d'air frais sous un soleil radieux lui permettrait de chasser ses idées moroses pour d'autres, un peu plus douces. Ainsi, accompagnée de quelques dames de compagnie assignées par le roi, elle s'éloigna en direction du bois, où elle savait qu'elle pourrait songer en toute sérénité, sans crainte et sans accès de violence non contenu.
Enfin, c'était ce qu'elle croyait. Pourtant, peu de temps après son départ au château, la rage emplit de nouveau son cœur à la simple vision de cette magnifique blonde qui était sa cousine, traîtresse infâme désireuse, sans doute, de venir admirer le trouble qu'elle causait par son arrogance et son ambition malsaine. Satine lui avait toujours tout dit, et n'avait aucunement caché à son amie les sentiments qu'elle éprouvait pour le frère du roi. Elle lui avait offert des lits de confidences, et voici ce qu'en faisait Louise : elle les piétinait allégrement sans ressentir la moindre honte devant ses actes malfaisants. Pire encore, elle venait expliquer à Satine à quel point elle n'y était pour rien, et tant elle était enrôlée dans une situation qui ne la satisfait pas. Oh, tiens donc ! La jeune maîtresse du, à de multiples reprises, alors qu'elle écoutait les explications de sa cousine, se retenir de faire preuve de violence. Consciente, toutefois, qu'un tel emportement offrirait à des courtisanes bien avisées de trop grandes sources de quolibets, elle se contint, gardant cet air civilisé et courtois que tous lui connaissaient bien au château. Elle laissa donc finir Louise, sans prendre la parole, incapable d'ouvrir la bouche sans imaginer les flots de larmes et de rage s'échapper de ses jolis yeux bleus. Pourtant, lorsque sa cousine s'empara de son bras pour la forcer à se retourner, et que son ton se fit plus las que désolée, là Satine ne put contenir ce qu'elle prenait pour une colère divine.
« Tu ne mérites absolument rien. Ni courtoisie, ni indulgence. » Le regard de Satine s'était fais froid, voire glacial. De même que le ton de sa voix. « Que ce soit ton père, le roi, ou qui que ce soit d'autre qui t'ai obligé à cette ignominie, je t'ai connu plus aventureuse. Tu ne m'as pas l'air de souhaiter voir ce mariage annulé, et tu ne fais rien pour qu'une telle chose se produise. Mais au fond, c'est simplement parce que tu ne le souhaites pas. » Satine jeta un regard aux alentours, s'assurant ainsi que nulle oreille mal intentionnée n'écouterait leur conversation pour s'en servir à de sombres desseins. La jeune femme avait toujours beaucoup de mal à parler de sa relation avec Elijah dans l'enceinte même du château. Si elle l'avait pu, elle se serait volontiers éloignée, mais poursuivre son chemin pourrait signaler à Louise qu'elle l'invitait à continuer avec elle. Or, il n'en était rien, et Satine n'avait qu'un désir : se débarrasser de sa cousine le plus vite possible et ne plus entendre parler d'elle que pour faire annuler ce mariage ignoble. « Je te connais, moi aussi, et j'ai toujours su que tu étais jalouse de mon succès. Épouser celui qui aurait du être le roi, est-ce une assez bonne situation à tes yeux ? Ambitions et possessions sont tes maîtres-mots, n'est-ce pas, et peu importe ce qu'il peut bien advenir de tes amis ou de ta propre famille. Si tu ne voulais pas de ce mariage, cela fait bien longtemps que tu aurais su convaincre ton père, qui est près à tous les sacrifices pour toi. Mais te voilà au château, comme s'il t'appartenait déjà. » Satine baissa encore d'un ton, plongeant son regard menaçant dans celui de sa cousine, qu'elle ne considérerait plus dorénavant que comme une intruse très dérangeante. « Je ne te laisserais pas faire, dus-je y laisser ma vie. Tu n'épouseras jamais Elijah. »
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Dim 8 Sep - 22:54
